La Cahute fermière veut progresser, sans jamais transiger sur la qualité

La Cahute fermière, en plus d’atteindre ses objectifs, a stimulé les agriculteurs qui travaillent pour étoffer la gamme. La Cahute fermière, en plus d’atteindre ses objectifs, a stimulé les agriculteurs qui travaillent pour étoffer la gamme.

Voilà un an et demi que ce royaume de la vente directe de l’agriculteur aux consommateurs a ouvert ses portes. Un an et demi que la Cahute fermière fait son trou au bord de la RN 43, à Courcelles. L’occasion de faire le point sur ce pari ambitieux porté par sept agriculteurs du secteur qui défendent le « consommer local ».

PAR ANNE-CLAIRE GUILAIN

« On a mis cinq ans pour mûrir le projet avant de le mettre en place. » Et voilà un an et demi, la Cahute fermière prenait place à Courcelles-les-Lens. Ouverte sept demi-journées, assurées par les sept agriculteurs associés qui ont découvert les joies de la caisse, cette boutique était une question de vie… « Pour nous, c’était devenu une nécessité de développer la vente directe si on voulait continuer à produire du porc », explique Vincent, fils de Brigitte Lefebvre de la ferme des Blanches terres à Izel-lès-Équerchin, mais aussi « comptable » pour la Cahute. Car comme la plupart des activités agricoles, le porc est en crise. « Le porc, ça fait 10 ans qu’on le vend à perte. En plus, nous produisons du porc sur paille, et pas sur caillebotis. Ça demande donc plus de travail, plus de moyens mais on ne le vend pas forcément plus cher.

» Alors deux solutions possibles : dénicher une appellation genre « bio » ou développer la vente directe. « On ne désire pas faire partie d’une appellation. On estime qu’on fait un porc de qualité depuis toujours comme le faisait mon arrière-grand-père. On ne veut pas surfer sur une tendance mais défendre notre savoir-faire. » Alors, ça a été la vente directe. « Notre porc partait en Grèce, et personne du secteur n’en profitait. On faisait des caissettes, c’est tout.

La Cahute représente désormais presque 80 % de notre vente directe. » Ainsi, les 120-130 produits proposés par la ferme des blanches terres côtoient désormais les produits laitiers de la ferme Lebrun d’Oignies, la viande de boeuf et de veau de la ferme Duchemin de Villers-Plouich, les volailles des fermes Cordier à Bois-Bernard et Humez de Quiéry-la-Motte, les pommes de terre de la ferme Willefert d’Hénin-Beaumont, les légumes de la ferme Damiens de Montenescourt, l’agneau de la ferme Ficheux d’Hendecourt-les-Cagnicourt, mais aussi les produits de 33 autres producteurs locaux.

Et aujourd’hui : « tout le monde est convaincu que c’est un projet qui fonctionne. Le chiffre d’affaires augmente de 11 à 12 % tous les mois. On progresse. On s’était fixé des objectifs avant d’ouvrir, on arrive à les tenir et même à les dépasser de 15 % certains mois. » Et pourtant, tout n’a pas toujours été parfait. « On a encore beaucoup à apprendre. C’est vrai, on est des agriculteurs, pas des commerçants.

ce n’est pas le même boulot. Alors on a fait des erreurs dans la gestion des stocks notamment. Parfois les clients avaient la sensation que le magasin était vide et c’était un peu vrai. »
Stimulant

Mais aujourd’hui, les stocks sont maîtrisés, l’organisation du magasin est de mieux en mieux gérée et la Cahute dicte même les productions. « C’est hyper stimulant. Au début, la Cahute c’était un besoin, maintenant c’est un moteur. Les agriculteurs associés se sont rendus compte qu’il manquait certains produits sur les étals et, du coup, se sont mis à les produire. Nous, par exemple, on s’est lancé dans la plantation de potirons, de courgettes… Et tout le monde fait pareil pour diversifier et étoffer la gamme. » Vincent le promet donc : « les clients vont trouver qu’il y a du changement par rapport à l’année dernière. » Et en bon commercial qu’il est devenu, il explique : « La vente directe, c’est l’avenir de l’agriculture, sans aucun doute. Mais c’est aussi l’avenir des consommateurs, car s’ils veulent vivre longtemps, il faut manger de la qualité ! » Facile ! •

Source : LA VOIX DU NORD