Préservation de l’environnement: des cochons transgéniques

Des chercheurs canadiens inventent un type de cochon génétiquement modifié afin de réduire l’impact environnemental de l’élevage intensif.

Dans le cochon tout est bon. Enfin, presque tout. Le problème avec l’élevage industriel du porc, ce sont les grandes quantités de phosphore que les animaux rejettent. Lorsque cet élément se répand dans les cours d’eau, il favorise le développement d’algues qui détruisent l’écosystème et tuent les poissons en consommant l’oxygène contenue dans l’eau. La teneur en phosphore des sols est un enjeu sanitaire important dans certaines régions où les élevages sont concentrés comme en Bretagne par exemple.

Comme tous les organismes vivants, le porc a besoin de phosphore dans son alimentation. Mais, il ne peut en retirer de certains grains qu’il consomme et en rejette donc une grande partie. Deux solutions s’offrent alors aux éleveurs: ajouter du phosphore dans l’alimentation que le porc peut assimiler, ou adjoindre de la phytase qui permet d’augmenter l’apport en phosphore et de diminuer son rejet dans les excréments. Cela entraîne dans les deux cas des coûts supplémentaires.

Des chercheurs canadiens de l’université de Guelph au Canada se sont penchés sur la question et ont réussi à modifier génétiquement un représentant de la race Yorkshire de sorte que le cochon fabrique naturellement la phytase. D’après les mesures effectuées, les porcs ainsi modifiés génèrent 30 à 65% moins de phosphore. Il aura fallu pas moins d’une décennie de recherches pour aboutir à ces résultats. Le projet a démarré en 1999.

Pour le moment, les chercheurs ont obtenu l’aval du ministère de l’environnement canadien. Ils doivent encore attendre le feu vert du ministère de la santé pour envisager une commercialisation de ce type de cochons, ce qui devrait prendre au moins un à deux ans.

Tout le monde ne partage pas le même enthousiasme envers cette technologie. Pour certains comme la « Saskatchewan Organic Directorate », une organisation à but non-lucratif qui lutte en faveur d’une agriculture organique (sans OGM), c’est l’industrialisation massive des élevages qui pose problème et non le cochon en soi. Si la découverte scientifique faite par l’université ontarienne de Delph semble être une bonne nouvelle pour les cours d’eau et autres nappes phréatiques, elle risque d’occulter le débat sur les pratiques agricoles intensives.

Source : SWISSCOM

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